L’homme du train – 2002

Réalisateur : Patrice Leconte

le 2 octobre 2002

SYNOPSIS

Milan (Johnny Hallyday), aventurier au visage marqué par la vie, descend d’un train dans une petite ville de province, avec pour seul bagage un sac de voyage fatigué. En attendant, dans une pharmacie, Milan fait la connaissance de Manesquier (Jean Rochefort), un distingué professeur de français aujourd’hui à la retraite. Le vieil homme attend lui aussi avec un peu d’angoisse une échéance prochaine : il doit subir un triple pontage coronarien. Tout sépare les deux hommes . Ils sympathisent pourtant, rapprochés par la peur de ce qui les attend, une fascination réciproque et le sentiment d’avoir peut-être raté leur vie. L’ancien enseignant se rêvait aventurier pour éprouver quelques émotions fortes avant que sonne l’heure du trépas, tandis que le voyageur s’imaginait vivre tranquillement.

Mais, approché par d’anciens «amis», Sadko (Pascal Parmentier), GHB (Charlie Nelson) chauffeur qui ne sort qu’une phrase par jour à dix heures précises depuis sept ans, et Luigi (Jean-François Stévenin) un alcoolique, Milan accepte d’organiser le braquage, un dernier casse avant de décrocher, qui va se révéler être un piège… Il meurt tandis que son nouvel ami s’éteint sur une table d’opération.

AVIS

Un récit un peu lent mais qui offre un très beau face-à-face entre l’immense Rochefort et Johnny.

Le tournage se déroule à Annonay et Tain-L’Hermitage (Ardèche).

L'homme du train en 2010
L'homme du train avec Jean Rochefort
L'homme du train avec Jean Rochefort

Avec L’Homme du train, Johnny rencontre enfin le succès qu’il a toujours recherché en tant qu’acteur. Le film est un succès critique et commercial à sa sortie en France et surtout aux Etats-Unis. Le chanteur obtient même grâce à ce rôle le Prix Jean Gabin en 2004

Depuis la nuit des temps, ses techniciens surnomment Johnny «l’Homme». Ce magnétisme – que l’âge aiguise – le romancier Claude Klotz s’en est servi pour bâtir le scénario et les dialogues de L’Homme du train. Il ne connaissait pas Johnny et n’était pas spécialement fan, non plus. J’ai écrit avec une photo de lui sous les yeux, explique-t-il. Il n’y a pas d’autres acteurs de 60 ans, en France, qui possèdent une telle allure. Il me fait penser à Gary Cooper. [L’Express, 7 octobre 2002]

Entre les deux, une amitié paradoxale voit le jour. Johnny s’avoue très heureux de donner la réplique à Rochefort. Humainement et artistiquement parlant, ça a été un moment formidable, confie-t-il à Daniel Rondeau. [L’Express, 16 février 2004]

Jean Rochefort en atteste, qui découvre l’incroyable aura de Johnny : C’est un phénomène extraordinaire, cet homme. Sa voix, ce qu’il est. Pour dire comme il est merveilleux, voilà : on est dans un petit hôtel-restaurant où on vivait pendant le tournage. Il y a son préparateur physique et un photographe qui est toujours avec lui. On va pour dîner. Puis il rentre une trentaine de jeunes gens éclectiques qui font un séminaire, avec des attachés-cases. Ils s’assoient à une au tre table. Nous sommes au bout du monde, dans une province dont j’ai oublié le nom. Et au bout d’un moment ces jeunes gens se taisent parce que l’un d’entre eux semble avoir reconnu le sosie de Johnny Hallyday. Puis, tout d’un coup, il est évident que c’est Johnny Hallyday. Alors, c’est un silence absolument total. Ces garçons-là ne parlent plus, ils mangent en se plantant la fourchette dans la joue parce qu’ils fixent Johnny Hallyday, absolument fascinés. La fin du repas arrive pour nous. Et ces braves jeunes gens absolument bouleversés entendent la phrase suivante : « Dis, Jean, il y a Laeticia qui arrive vendredi, elle m’a fait un potage au potiron, tu veux qu’elle t’en descende un thermos ? » Cassés, les jeunes gens ! Détruits ! Le F3, le F2, tout est revenu. Ça c’est merveilleux. Quel bonhomme! J’aime l’incongruité, elle me fait du bien.  [« Eclecktik », de Rebecca Manzoni, sur France Inter, 10 mars 2013]

Johnny bénéficie d’une large part des louanges tressées par la critique. « Quand Hallyday fait oublier Johnny», titre Paris Match. [Paris Match N° 2784, 3 octobre 2012]. Il apparaît comme le vecteur essentiel du film : « Face à cette débauche de moyens, de techniques d’acteur, écrit Thomas Sotinel du Monde, Johnny Hallyday n’a plus qu’à se taire, ce qu’il fait avec superbe. Impassible, laconique, il envahit l’écran de sa présence, parvient à faire croire qu’il a des univers entiers à cacher. Et face à ce mystère, ses partenaires [ … ] trouvent une vie que le scénario bien ficelé et les dialogues bien envoyés ne suffisaient pas à garantir. »

Voila ce que Johnny en pensait :

Leconte, je l’ai rencontré aux César, alors que je devais remettre un César d’honneur à Godard. C’est la première fois que j’ai fait la démarche d’aller vers un réalisateur pour lui dire : “J’ai envie de travailler avec vous.” C’est aussi la première fois que je n’ai pas eu de surprise entre le scénario et le film. On a tout tourné chronologiquement. J’étais très nerveux de donner la réplique à Rochefort. Pour moi, il représente le comédien qui a tout fait. Comme il connaît toujours son texte rubis sur l’ongle, j’ai bûché le mien comme un fou. Ma terreur, c’était qu’on refasse des prises à cause de moi ! Je ne vais jamais me voir aux rushes; je pense que corriger ses défauts au cours d’un film est une mauvaise idée; il vaut mieux commencer et finir avec. Toute l’équipe vivait dans le même hôtel perdu dans la montagne. On bouffait ensemble midi et soir. Moi, quand je tourne, j’ai une discipline d’enfer. Je m’entraîne, et je suis toujours accompagné d’un nutritionniste qui me fait suivre un régime strict.

Le film

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