Country Folk Rock (1972)

L’album

1972 est une autre étape importante dans la carrière du chanteur : Philippe Labro passe le relais à Michel Mallory qui pour les dix années à venir sera le parolier quasi exclusif de Johnny Hallyday. Michel Mallory qui n’a encore jamais fait d’adaptation travaillera toute la nuit pour apporter à Johnny une adaptation d’une chanson américaine Salvation que lui a donnée l’épouse de Lee Hallyday. Aucun des paroliers n’avait su lui remettre une adaptation satisfaisante. Accompagné par son guitariste Jerry Donahue, Johnny chante avec Mallory et décide de l’enregistrer. Il prendra 3 autres chansons de Mallory qu’il enregistrera pour l’album Country, Folk, Rock – Ma main au feu, Joe, la ville et moi, Hello US USA – et, reclus dans l’appartement, ils écriront 4 autres chansons – Tu peux partir si tu le veux, La prison des orphelins, J’ai besoin d’un ami, Le droit de vivre – qui seront l’année suivante, sur l’album Insolitudes. Dès lors, l’amitié aidant, Michel Mallory, durant 10 ans, collaborera régulièrement avec Johnny Hallyday pour qui il écrira plus de cent chansons.

Encore une fois précurseur, Johnny est le premier en France à enregistrer un disque country. Ma main au feu, Jo la ville et moi, Mon amour à Marie et, point d’orgue de de l’album, Sauvez moi véritable hymne contre la peine de mort.

Ce 15e album studio (33 tours pochette ouvrante 6325006), enregistré entre mars 1971 et juin 1972 dans différents studios situés dans des lieux aussi éloignés que Paris, Londres et Los Angeles, sort le 28 juin 1972.

Country Folk Rock interieur

Outre ses fidèles accompagnateurs Mick Jones – dont c’est la dernière collaboration sur « Mon amour à Marie » avant de partir aux USA fonder le groupe Foreigner -, Jean-Pierre Azoulay aux guitares et Tommy Brown à la batterie, Johnny Hallyday s’est entouré d’une importante session de guitaristes dont lui-même – ce qui est un fait rare en studio – soit neuf au total, dont Don Preston et Jerry Donahue, la bassiste californienne Carol Kaye, Earl Palmer en alternance avec Brown à la batterie, Craig Doerge au piano et Nanette Workman aux chœurs.

Les chansons

Ma main au feu, paroles et musique de Michel Mallory, un authentique morceau de folk à l’américaine avec un texte bien plus engagé qu’il n’y paraît. Et à la guitare acoustique.

Joe, la ville et moi de Michel Mallory et Benoit, avec l’harmonica de Billy Workman. Un avis personnel : j’aime moyen le genre parlé même si ainsi on a l’impression de le suivre sur le chemin

Hello US USA (BO du film J’ai tout donné) de Michel Mallory et Johnny Hallyday. Avec l’ambiance, le texte, la musique, Johnny interprete là un titre tel qu’il est dommage qu’il soit un oublié de son répertoire

Mon amour à Marie de Ralph Bernet, Tommy Brown et Mick Jones. Un country rock musicalement gai et enjoué contrairement au propos emprunt de regrets

Comme si je devais mourir demain de Jean-Pierre Lang et Patrick Lemaitre, une parenthèse hippie. Sombre et décalé, c’est aussi un regret qu’il ait été absent de ses concerts

Dans un Top À Johnny le 18 mars 1972

et pendant le Johnny Circus

E dio creo la donna, seule exception musicale, est l’adaptation italienne par Paolo Dossena de Essayez de l’album Vie. Elle est initialement diffusée en Italie en face B du 45 tours Morir domani (adaptation de Comme si je devais mourir demain)

Rien n’vaut cett’fille-là adapté par Ralph Bernet de She’s my old lady de John Gallie et Joey Cooper. Un piano presque intimiste, puis d’un coup la chanson décolle avec la magie des choeurs gospel et de la guitare de Don Preston

Viens le soleil adapté par Ralph Bernet de Sunshine de Don Preston et John Gallie, rock quelque peu psychédélique

Toi, tu voles l’amour adapté par Ralph Bernet du « Love Taker » de Gary Wright, gorgé d’énergie, dans la veine Joe Cocker/Rolling Stones, avec une musique à la fois sophistiquée et rugueuse,  et la hargne de Johnny. 

Sauvez-moi adapté du titre américain Salvation de Craig Doerge et Judy Henske. C’est ce coup de maître qui marque le début de la collaboration entre l’auteur-compositeur-interprète Michel Mallory et Johnny Hallyday. De ce texte Johnny dira

Ce mec, qui a tué père et mère et qui meurt comme un lâche, cela me plait, j’en ai marre de chanter les héros qui gagnent tout le temps et à qui il n’arrivent jamais rien

.

Sauvez-moi évoque les derniers instants d’un condamné à mort, qui s’effondre totalement au moment de l’exécution, implore, en appelle à Dieu  : C’est ma dernière cigarette, Mon dernier verre de rhum, J’ai droit à deux minutes, Pour la prière des hommes, On m’en a jamais apprise, Et j’ai peur comme un enfant, Oh, Dieu, que cette aube est grise, Pour mourir maintenant. La justice des hommes c’est trompée, Il n’y a personne pour m’entendre crier, Sauvez-moi, Sauvez-moi, Faites quelque chose, […], Je ne suis pas prêt, […], Non, je ne suis pas prêt à mourir […] Toi le curé dit leur que lui là-haut, ne veut pas Dis leur qu’il les regarde …. et au président Laissez-moi ma vie, Monsieur le Président, pitié pour ma grâce, […], Sauvez-moi, sauvez-moi, sauvez-moi …  Le condamné refuse de marcher, perd toute dignité, vendrait sa mère pour pouvoir se sauver, affirme son innocence, La justice des hommes s’est trompée, […], sauvez-moi, […], faites quelque chose tandis que des cellules Les hommes m’appellent, me disent adieu en tapant sur leur gamelle… Presqu’un film à la dramaturgie implacable !

Johnny ne savait comment phraser le texte de Mallory qui la lui chante puis la chante au guitariste Jerry Donahue. Dans son livre Johnny vingt ans d’amitié en 1994, Michel Mallory raconte : 

Tu as fait du bon boulot, déclare Johnny séduit par le texte, […], je vais à Londres la semaine prochaine et je vais l’enregistrer. Ce mec, qui a tué père et mère et qui meurt comme un lâche, cela me plait, j’en ai marre de chanter les héros qui gagnent tout le temps et à qui il n’arrivent jamais rien

.

Sur l’album Country, Folk, Rock

Sur deux 45 tours

  • (6837090) avec Ma main au feu
  • (6009268) avec J’en mettrais pas ma main au feu

Dans un Top à Johnny Hallyday  le 18 mars 1972

Johnny l’interprétera en 1979 au Pavillon de Paris. Cette chanson qui passera à peu près inaperçue à sa sortie sera le clou du spectacle L’ange aux yeux de laser sept ans plus tard.

Tomber c’est facile  adapté par Ralph Bernet du Ain’t Hard To Stumble de David B. Rivkin, carrément blues avec un Tommy Brown au jeu de batterie ravageur qui lui donne une sacrée énergie

Lors du « Rester vivant tour » 2015 a Nice dans une version modernisée

ou le 3 Juillet 2016 au festival Américain de Tours

Comme un lion en hiver de Claude Moine et Pierre Papadiamandis, qui laisse un peu sur sa faim

Des bonus sur des rééditions

En 1993

En 2000

  • Apprendre a vivre ensemble adapté par Michel Mallory du « Space captain » de Matthew Moore et chanté par Joe Cocker pour le duo Johnny – Nanette Workman »

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