D’un stade à l’autre (1993–1998) … en 1998

Johnny a rendez-vous le mardi 4 novembre 1997, au bar de l’hôtel Raphaël avenue Kléber, avec l’écrivain et académicien Daniel Rondeau. Cette fois, la démarche est journalistique, pour le très sérieux quotidien Le Monde. Se référant à la récente autobiographie du rocker, écrite avec l’efficace collaboration de Gilles Lhôte et récemment publiée en trois volumes, Destroy, l’interview-vérité se poursuit pendant huit jours pour une publication le 7 janvier. Elle obtient l’effet escompté. Les confessions de Johnny surprennent. Probablement parce qu’il n’a pas donné l’habitude aux journalistes de s’épancher autant. Daniel Rondeau est un ami de longue date, une amitié curieuse entre cet ancien militant d’extrême gauche et un chanteur connu pour ses accointances à droite: « J’ai rencontré Johnny Hallyday au milieu des années 1970. Le temps qui passe a conforté nos liens improbables. J’ai écrit un livre où je le racontais comme je l’avais toujours vu : une rock star, bien sûr, un homme extraordinairement surprenant, étrange parfois, bien loin de ses caricatures, et aussi un personnage majeur de notre roman national. C’est vers moi qu’il se tourne quand il veut parler. Privilège d’une amitié qui dure. » L’ami écrivain sait forcer la carapace de l’homme timide, prudent, et l’amener avec délicatesse à aborder des thèmes essentiels : la vie, la mort, le bonheur, la solitude, ses vieux démons. 

« Je sais que le bonheur n’existe pas » dit Johnny. Il n’y a que la douleur. Et la solitude. J’en parle souvent parce que je ne peux parler que de ce que je connais. Quand je dis parler, c’est chanter. « 

Son métier : « Je sais que je ne peux pas vivre autrement que je vis, en chantant. Mon métier et ma vie sont intimement mélangés. Je suis un chanteur de rock’n’roll. Et je ne changerai pas. C’est ma sincérité jusqu’à en crever. L’impression d’être un survivant ne me quitte plus guère… Je suis comme ces grands malades qui ne luttent plus que pour ne pas mourir.  » 

La mort : « Et moi je suis comme ces grands malades qui se battent pour ne pas mourir » / « J’ai peur de la mort. Prendre ma voiture et me tuer en allant à Deauville ne me fait pas peur. Mourir dans l’action ne me fait pas peur, mais la certitude de l’échéance inévitable est effrayante. Dans l’absolu, mon rêve, c’est d’y passer violemment sans m’en rendre compte. Comme James Dean. »

Mais c’est l’évocation de la drogue qui fait grand bruit. « La cocaïne, oui, j’en ai pris longtemps en tombant de mon lit le matin. Maintenant c’est fini. J’en prends pour travailler, pour relancer la machine, pour tenir le coup. […] Il n’y a pas à s’en vanter. Je n’en suis pas fier. C’est ainsi, c’est tout. Mais il faut bien savoir que nos chansons, on ne les sort pas forcément d’une pochette-surprise. « 

S’ensuivra une campagne de presse musclée durant le mois de janvier, ainsi que de nombreuses interviews dans les stations de radio. 

Le 24 janvier sort l’album Ce que je sais comportant 14 titres. Ce fut une journée mouvementée pour Johnny qui n’hésita pas, afin d’assurer la promotion de son 41ème album, à réaliser un tour de France en Falcon pour signer des autographes dans les trois principaux Virgin Megastores du Pays : à Marseille à 11h00, Bordeaux à 14h30 et les Champs-Elysées à Paris à 18h00 où 6000 personnes l’attendent. Certaines sont présentes sur place depuis la veille. Journée spéciale sur RTL pour la sortie de l’album.

Après l’échec du concert de Vegas, le Phoenix avait replié ses ailes pendant plus d’un an (1997). En faisant appel à Pascal Obispo, il espérait reprendre son envol et effectivement cette nouvelle production connut un succès commercial immédiat auprès d’un public en état de manque. Par contre artistiquement il fut en-dessous des espoirs que les fins connaisseurs du rocker avaient placé en lui. Certes la voix maturée à la cigarette de Johnny est superbe d’un bout à l’autre de l’album, autant sur les romances que sur les titres plus musclés. Certes, et même en dehors du gigantesque Allumer le feu qui ajoute un nouveau tube incontournable aux futures setlist, les musiques d’Obispo sont soignées.

Le 26 janvier 1998 au Zénith, Johnny est de la distribution du traditionnel concert des Enfoirés.

En répétition avec Lara Fabian
Excuse moi partenaire avec Eric Cantona

Le 20 février Johnny est aux 13e victoire de la musique pour une récompense à Zazie et un hommage à Michel Berger en trio avec Jean Jacques Goldman et Pascal Obispo sur « Quelque chose de Tennessee ». 

Le 25 avril dans la « La fureur », émission d’Arthur, Johnny interprète « La musique que j’aime », « Ce que je sais » et « Debout ». 

Le 29 avril sort le film d’Alain Berberian, « Paparazzi », dans lequel Johnny fait qu’une brève apparition en interprétant son propre rôle. 

En mai / juin Johnny a un second rôle dans le tournage en Espagne à Barcelone du film « Pourquoi pas moi ? », où il est un toréador à la retraite qui découvre que sa fille est lesbienne. 

15 juin : Johnny fête ses 55 ans chez « Castel » lors d´un dîner italien où, outre les habituels amis de la bande, on croisait les petits nouveaux comme Pascal Obispo, Zazie et Doc Gyneco ! 

Le 18 juin, La Marche du siècle sur France 3, diffuse La nuit des hommes libres réalisé par Daniel Rondeau. Sur le générique de fin, Johnny chante Le Chant des partisans, avant que la chanson ne soit diffusée à l’automne de façon plus pérenne sur le single Seul. Version noire et hantée de cet hymne à la résistance. Interprétation sèche et violente de ce chant guerrier des résistants !!! Johnny réinvente et sublime le titre, dans une interprétation absolument magistrale. Le 11 septembre 1998, cette reprise sera commercialisée sur le coté B par Philips sur un single avec la chanson Seul.

enregistrement en mai 1998

Le 20 juin au cours de l’émission TV en direct de Bercy, « La fureur », présentée par Arthur, Johnny interprète en public pour la 1ère fois Allumer le feu et Gabrielle. 

Le 1er juillet l’Idole a une journée très chargée. Dans sa résidence de la villa Molitor, il reçoit Jacques Langevin de l’agence Sygma pour un magnifique reportage photos en compagnie de David. Le soir, il se rend aux studios Trente pour l’enregistrement de Sa raison d’être, la chanson écrite par Pascal Obispo et Lionel Florence pour Ensemble contre le sida, album qui sort le 24 novembre

Juillet sonne le départ pour Los Angeles afin de préparer les concerts du stade de France : entrainement physique d’une heure trente le matin à Santa Monica sous la direction de Daniel Dos Reïs dit « le bouledogue » et répétition avec ses musiciens l’après midi dans le studio d’enregistrement. 

Le 22 août sort un coffret collector contenant

  • un cd découpé à la forme de l’aigle du tour 98
  • un interview de Johnny du 19 janvier sur RTL
  • un cd single avec « Plus près de vous »
  • un livret contenant tous les articles de presse paru au mois de janvier 1998. 

2 répétitions publiques (sur invitation), Destination Zénith, sont données au Zénith les 29 et 30 août, respectivement pour le fan-club et pour le public présent à Vegas.

Du 30 août au 04 septembre, la semaine spéciale Hallyday sur RTL se traduit par une saga racontant sa carrière en 6 jours, des places à gagner, des diffusions de chansons toute la journée et la retransmission du concert en direct le 04 septembre au soir. 

Ce concert de légende donné au Stade de France fut commercialisé en DVD à l’occasion de son 25ème anniversaire, le 23 novembre 2018.

En septembre le magazine « Télé 7 jours » fête son 2 000e numéro et annonce que le record de la couverture de son magazine est tenu par Johnny Hallyday avec 21 fois. 

Il est annoncé que Johnny devrait faire le palais omnisport de Bercy en septembre 2000. 

17 septembre, un reportage dans le magazine télévisé « Envoyé spécial ». 

Le 2 octobre débute une tournée d’hiver commençant par Toulon et passant par plus de 40 villes, dont la Suisse et la Belgique, pour se terminer le 6 décembre à Martigues. 

Le 24 novembre sort le triple album des concerts du Stade de France dont la pochette est une photo en 3 dimensions.

Sortent également

  • un double album rassemblant les meilleurs moment des concerts
  • un CD Rom avec un magazine consacré aux concerts et à ses préparations
  • des cassettes vidéos des concerts et de la préparation de ceux-ci. 

Le 04 décembre est rediffusée la série des David Lansky sur M6. 

Confirmation que Johnny chantera à l’Olympia en juin 2000. Johnny n’y avait plus chanté depuis 1967. Il n’y chantera que 8 jours, c’est à dire qu’il n’y aura que 20 000 places disponibles. 

Annonce non-officielle que Johnny chantera sur les Champs Elysées le soir du réveillon de la saint Sylvestre le 31 décembre 1999.

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