Johnny n’a inscrit ce titre à son tour de chant qu’une seule fois dans un concert en 2000 à l’Olympia – 26 ans après sa création. Et ce n’est pas sa fréquence qui me pousse à faire ce post mais qu’elle est de ces chansons où Johnny se livre au plus intime.
Cette chanson, qui figure sur l’album Rock ‘n’ Slow, est composé par Marc Benois sur des paroles de Michel Mallory. Le texte colle au plus près de la réalité. Rarement Johnny en chanson ne s’est autant dévoilé sur un sujet, une histoire qui, il le dira, lui fait mal encore quelque soixante-dix ans plus tard. C’est l’histoire de Johnny tout entier dans cette chanson.
Il chante avec magie sur fond de ballade country et de nappe d’orgue menée par Thomas Michael Canning, accompagné des guitares de Robin Le Meusurier et Bryan Ray
Sur le livret de l’édition CD, en 2000, de l’album Rock ‘n’ Slow, Jean-François Brieu écrit que Cette chanson n’est ni belle ni sublime. Elle est importante. Elle est rare.
Outre l’album Rock’n’Slow en 1974, le titre sort en 45 tours (600958411) avec À l’hôtel des cœurs brisés
La blessure
Johnny parlera – rarement – de cette blessure (Déraciné, le volume 1 de Destroy) :
Ou encore au magazine Télérama en 2014 :
Lorsqu’il rencontre son père Léon Smet pour la première fois, il est connu sous le nom de Johnny Hallyday depuis 4 ans et fait son service militaire. Dans Johnny raconte Hallyday, Johnny dira :
Et dans Destroy, il complétera :
Après l’épisode de la caserne, Johnny Hallyday ne réussira jamais à établir de relations avec son père. Il tente de renouer avec lui, d’améliorer son quotidien, mais cet homme, alcoolique instable, retournera à sa précarité. Au cours d’un entretien pour la télévision belge, en 1983, interrogé sur la réussite de son fils, il dira même en parlant de son fils :
Lors de ses obsèques, en 1989 à Schaerbeek, le chanteur sera marqué profondément :
Dans mes yeux en 2011, il se souvient des funérailles
Les paroles
Je l’ai inventé tout entier
Il a fini par exister
Je l’ai fabriqué comme j’ai pu
Ce père que je n’ai jamais eu
J’imagine ma main d’enfant
A l’abri dans sa main de grand
Le seul homme en qui j’aurais cru
Ce père que je n’ai jamais eu
On m’a donné, on m’a donné la vie
Tant pis si je ne sais pas qui
Je garderai la part du rêve
J’en referai toute ma vie
N’en parlez pas, n’y touchez pas
Vous qui ne le connaissez pas
Il n’y a qu’en moi qu’il ait vécu
Ce père que je n’ai jamais eu
Il est parti vers un horizon, vers l’oubli
Il dort pour une longue nuit
J’imaginerai tout le reste
Oh ! Et j’imaginerai sa vie
Il était mon premier secret
Et je disais qu’il existait
Et j’ai menti tant que j’ai pu
Pour ce père que je n’ai pas eu
Oh ! Pour ce père que je n’ai pas eu
Oh ! Pour ce père que je n’ai pas eu