Entre violence et violon (1983)

De retour dans un studio de Nashville – pour différentes sessions d’enregistrements en mars, avril, mai et juillet -, faisant appel à plusieurs auteurs inattendus et plutôt cotés comme Bernard Lavilliers, Eddie Mitchell, Bill Deraime ou Mort Shuman, Johnny s’offre un disque élégant et posé.

La pochette montrant l’Idole en noir et blanc et de trois quart , signée Jean-Baptiste Mondino, peaufine sa nouvelle image d’homme mûr. C’est la 4e en noir et blanc d’un album de Johnny après celles de La génération perdue (1966), Solitudes à deux (1978) et En pièces détachées (1981).

Entre violence et violon31e album studio de Johnny, sort le 9 septembre 1983.

L’album est réalisé par Pierre Billon, le 6e.

Ce disque marque le retour de Johnny en studio à Nashville au Sound Emporium Studio. Entre 1962 et 1963, il enregistre plusieurs fois à Nashville, mais exception faite des titres retenus pour l’album Sings America’s Rockin’ Hits, nombre de chansons restent inédites jusqu’aux début des années 1990 (Nashville session 62 et Johnny Hallyday à Nashville 1962 – 1963) . En 1975, il y grave un album de country rock, La terre promise.

L’album, ou plutôt l’ensemble enregistré en 82 à Nashville, marque les retrouvailles de Johnny et Charlie McCoy, harmoniciste  d’Elvis Presley qui l’avait accompagné en 1962 sur l’album Sings America’s Rockin’ Hits et en 1963 sur Les bras en croix . En 82 il dirige aussi les musiciens.

Cette fois encore, c’est de rock dont il est question mais, hormis l’adaptation d’un titre – L’amour violent – de Tony Cole, mais ce sont de créations originales.

Johnny a mis à contribution de nombreux auteurs compositeurs : Claude Lemesle, Bernard Lavilliers, Eddy Mitchell, Georges Aber, Pierre Billon, Éric Bouad, Mort Shuman, Pierre Papadiamandis … et Johnny (Entre violence et violon, Les scellés sur ma vie, Marie Marie et Signes extérieurs de richesses)

Johnny collabore à l’écriture et à la composition de plusieurs morceaux. Johnny (co)auteur, c’est plus rare que Johnny musicien : mis à part à ses débuts chez Vogue, il écrit avec Michel Mallory Né pour vivre sans amour en 1976,. Mais de 1982 à 1984, durant la période Pierre Billon, il participe souvent à l’écriture des chansons (les albums Quelque part un aigle et Drôle de métier)

Il reprend la chanson Laisse moi une chance de Bill Deraime

Entre violence et violon sort en LP (Philips 814374-1) et en CD (Philips 814374-2)

Sur le CD édité en 2000 (546947-2), 3 titres supplémentaires : Reste iciPeut-être bienUn homme simple

Les différentes sessions d’enregistrements ont lieu en mars, avril, mai et juillet, au cours desquelles Johnny Hallyday enregistre 37 chansons. Il est un temps question de faire un double album, mais l’idée est abandonnée en cours de réalisation et plusieurs titres restent inédits durant plusieurs années

10 des trente-sept titres enregistrés forment l’album Entre violence et violon , 10 autres sont destinés à l’album Drôle de métier – auquel viendront s’ajouter deux autres morceaux enregistrés en janvier 1984, lors de nouvelles sessions à Nashville ; 6 autres enregistrées en anglais sont diffusées sur l’album En V.O. et un titre est sur l’album Spécial Enfants du rock)

Les 10 titres demeurés inédits sont pour la première fois diffusés en 1993 sur l’intégrale en 40 CD.

Il a été extrait de l’album les 45 tours suivants :

  • 6 juin : Signes extérieurs de richesse – Pour ceux qui s’aiment (812860-7)
  • 9 septembre : Entre violence et violonLes scellés sur ma vie (6863229)
  • 23 octobre : L’amour violent – La fille d’en face (6837821 et 814665)
  • 24 octobre : Signes extérieurs de richesse – When you turn out the light (814896-7)

Les titres

Entre violence et violon de Claude Lemesle, Pierre Billon, Érick Bamy et Éric Bouad, à l’approche rock 80’s mêlée de classique/tzigane et de violon par Carl Gorodetsky. Les paroles récitées avec des intentions appropriées puis chantées lui donnent une force dramatique. Cette chanson résume à elle seule la double personnalité de Johnny : Le fou contre le roi/Judas contre l’apôtre

Au Zenith en 1984

Les scellés sur ma vie de Pierre Billon et Érick Bamy, garni de cuivresavec un joli solo d’harmonica joué par l’excellent Charlie McCoy, ou il compare une femme envahissante à un huissier

Laisse-moi une chance de Bill Deraime, ou l’amour et ses contradictions reviennent au centre de l’attention, sur un blues avec McCoy de nouveau.

Marie Marie de Claude Lemesle, Pierre Billon, Johnny et Éric Bouad, au côté nonchalant et sensuel, avec des chœurs masculins. Johnny rentre dans la peau d’un détective privé des années 50. Chanson qui possède un univers très cinématographique !

Pour ceux qui s’aiment de Bob Decout et Johnny, très bonne ballade aux sonorités 60´s.

L’amour violent adapté par Georges Aber de The magnificently Mad de Tony Cole, avec un refrain d’une grande efficacité en live !

En 1984 au Zenith

Quand un homme devient fou de Claude Lemesle, Mort Shuman et Johnny, morceau fleuve dépassant les six minutes, dans un excellent style blues-variété avec un côté lancinant sur une rythmique lente dont la voix et les cordes font monter l’intensité.

Une video de l’INA

En 1984 au Zenith

Mes seize ans de Claude Moine et Pierre Papadiamandis, dans laquelle Johnny lance des clins d’oeil aux idoles américaines mais aussi a ses potes :

Jacques Dutronc ne pensait pas encore à Hardy, Long Chris confondait diligence et taxi, Claude Moine dit Schmoll ignorait tout de Eddy, un certain Jean-Philippe attendait son Johnny..

Le superbe piano Fender Rhodes de « Pig » Robbins, de très eaux chœurs féminins pour cette ballade country intime sans prétention et touchante.

La fille d’en face, unique occasion de voir Bernard LAVILLIERS et son claviériste François Bréant écrire pour Johnny, dans laquelle Johnny aborde le sujet assez tabou de la prostitution

Signes extérieurs de richesse de Johnny, Claude Lemesle, Éric Bouad et Pierre Billon, un des rares textes engagés de Johnny depuis la période 70-71, ou les violons font du rock dans une tonalité américaine. Il pose en star menacée par le fisc à tout moment, ce qui lui est déjà arrivé. Cette chanson à la couleur sudiste sera reprise pour le film du même nom de Jacques Monnet en 83.

Le 25 juin 1983 a la télévision

Au Zenith en 84

Les 3 titres bonus en 2000

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