Le disque
Du 17 au 20 février 1962, Johnny Hallyday, pour la première fois à Nashville, au studio Bradley , enregistre en prise directe, 16 chansons entièrement interprétées en anglais.
Le programme avait été préalablement établi à Paris par Johnny et Lee Halliday en écoutant des 45T américains
À l’exception de l’adaptation anglaise de Retiens la nuit (« Hold Back the Sun »), il s’agit de reprises de standards américains.
Produit par Shelby Singleton, l’orchestre dirigé par le célèbre guitariste Jerry Kennedy était composé : des guitaristes Grady Martin, guitariste country, et Harold Bradley, un des guitaristes les plus enregistrés de tous les temps et accessoirement frère d’Owen, patron du studio Bradley ; à la basse de Bob Moore, membre de la A-Team de Nashville ; de Buddy Harman le batteur (Elvis, Brenda Lee, Everly Brothers, Roy Orbison, Patsy Cline, Johnny Cash) ; du pianiste Floyd Kramer, un des fondateurs du Nashville Sound ; aux claviers de Ray Stevens ; aux cuivres, du saxophoniste Boots Randolph ; a la trompette de William Everett Justis, un des pionniers du Rock n’roll américain ; à l’harmonica Charlie MyCoy ; aux chœurs les ensembles vocaux The Jordanaires et Merry Melody Singers.
L’album, 3e album studio de Johnny, qui sort le 20 avril 1962, fait de rock ‘n’ roll et de ballades, propose 12 titres des titres enregistrés à Nashville.
Les 4 autres sont diffusées sur divers 45 tours dans plusieurs pays mais, en France, elles restent inédites durant près de 30 ans.
L’album sort dans plusieurs pays à travers le monde, témoin de l’ambition d’Hallyday de percer sur le marché international, notamment aux États-Unis. Le titre de l’album ainsi que le track listing diffèrent selon les pays de diffusion. Par exemple, en Hollande et en Italie, l’album était intitulé Johnny Hallyday with Merry Melodie Singers, orchestra conducted by Jerry Kennedy.
La pochette est parfois ornée d’une photographie de Jacques Aubert ou, selon les pays, par une photographie de Stan Wiezniak. Elle est pour sa version américaine complétée au verso d’une élogieuse présentation de l’Idole par Shelby Singleton.
Durant le premier semestre, Johnny effectue une tournée de promotion dans plusieurs villes, où il participe à de nombreuses émissions radiophoniques et chante à la télévision dans l’émission Ed Sullivan Show.
En France, la sortie de l’album est précédé par la diffusion, en mars, d’un super 45 tours nommé Johnny à New York (Philips B 77387L et hilip 840 511 BY). Nashville évoque alors peu de chose au public français et c’est en 1968, quand l’album est réédité (Philips 844832) qu’il connait également une édition sous le titre Johnny à Nashville
En mai, le chanteur revient à Nashville et enregistre 16 autres chansons, dont la plupart resteront inédites jusqu’en 1990.
Les titres
- Shake This Hand Of A Fool de Margie Singleton
- Blueberry Hill, superbe relecture avec l’harmonica magique de Charlie MacCoy
- Hello Mary Lou écrite par le chanteur américain Gene Pitney (retravaillée d’une chanson antérieure, Merry Lou, enregistrée par The Sparks en 1957 et reprise la même année par Bill Haley & His Comets sous le nom de Mary Mary Lou), d’abord enregistrée par Johnny Duncan en 1960 et rendue célèbre par Ricky Nelson en 1961.
- Feel So Fine, chanson sortie en 1960 par Johnny Preston d’après un remaniement de la chanson Feel So Good de 1955 par Shirley Goodman et Leonard Lee ; la double de voix de Johnny est une curiosité
- Take Good Care Of My Baby de Carole King et Gerry Goffin, rendue célèbre par Bobby Vee
- Bill Bailey de Margie Singleton et Jerry Kennedy
- I Got A Woman
- You’re Sixteen, chanson rockabilly composée par Dick et Bob Sherman, chantée par Johnny Burnette et reprise en 1973 par Ringo Starr
- Whole Lotta Shakin’ Goin’ On
- Maybellene
- Diana, chanson de Paul Anka sortie en 1957, me surprend ici
avec l’intégrale …
Les 4 inédits sur l’album
- Hold Back The Sun (Retiens La Nuit) de Charles Aznavour et Georges Garvarentz, adapté en anglais par Margie Singleton
- Garden Of Love de Gene Pitney
- Hound Dog, écrite en 1952 par Johnny Otis et enregistrée par Big Mama » Thornton en en 1953. Des versions country sont enregistrées en 1953 par Billy Starr, Tommy Duncan, Eddie Hazelwood, Jack Turner et Cleve Jackson. Elle est reprise en 1954 par Freddie Bell & The Bellboys dans une version rock ‘n’ roll. Elvis s’en inspire et la sort avec Don’t Be Cruel sur l’autre face, le nom de Johnny Otis a disparu. Dans de nombreux films comme American Graffiti, Forrest Gump, Lilo et Stitch, Des hommes d’honneur, Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal. Classée 19e plus grande chanson de tous les temps par le magazine Rolling Stone.
- Tender Years, chanson écrite par Darrell Edwards et enregistrée par George Jones